
Mulâtresse Solitude est l'une des leaders lors de la rébellion de 1802 en opposition au rétablissement de Lacrosse dans ses fonctions de capitaine-général de la Guadeloupe par Napoléon Bonaparte. Ce capitaine avait été expulsé en octobre 1801 à la suite d'un putsch mené par des officiers de couleur de l'armée. Cette révolte commence lorsqu'en 1802, quelque huit ans après la première abolition de l'esclavage, Napoléon envoie Antoine Richepance, alors général en Guadeloupe, pour rétablir non seulement Lacrosse dans ses fonctions de capitaine général, mais aussi pour désarmer tous les soldats de couleur, déporter les officiers rebelles et rétablir la discipline chez la population. À son arrivée, il s'y emploie et ordonne le désarmement des soldats de couleur qui sont conduits à bord de ses navires. C'est alors que Joseph Ignace et les capitaines Palerme et Massoteau organise une rébellion. Le 10 mai 1802, leur compagnon de lutte, Louis Delgrès, lance l'appel officiel avec le titre « A l’univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir ». C'est ce moment qui voit Mulâtresse Solitude, enceinte de quelques mois rejoindre la rébellion contre Richepance et ses troupes. Les combats durent 18 jours au bout desquels les rebelles connaissent la défaite. Ignace, ne voulant pas se faire prisonnier, se donne la mort et Delgrès et ses troupes font exploser la maison de Danglemont du Matouba dans laquelle ils s'étaient réfugiés. Solitude est, quant à elle, faite prisonnière lors de la prise du camp de Palerme à Dolé vers le 23 mai 1802. Condamnée et suppliciée, elle sera mise à mort le 30 novembre 1802 au lendemain de son accouchement. Toutefois, Mulâtresse Solitude demeure la figure féminine des insurrections de 1802 en Guadeloupe et incarne les femmes et mères des Caraïbes qui se sont battues pour la liberté et l'égalité des races et contre le système esclavagiste.
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